Histoire et patrimoine

Élements de repères historiques :

La commune de Bourg-Charente a une histoire particulièrement riche. Une des  premières traces de la présence de l’homme remonte au Néolithique avec une pirogue monoxyle trouvée au fond de la Charente. Ce premier témoin de la présence humaine a été trouvé au Gué de Beaulieu sous 4,50 m de profondeur. Elle daterait de 3500 à 3000 ans avant J.C., ce qui correspond au néolithique final. Elle fut longtemps la plus vielle d’Europe. Elle se trouve actuellement au musée de Cognac.

Un historien très réputé, José Gomez de Soto, pense que cette pirogue a été coulée volontairement pour obéir à une sorte de rituel.

Cette hypothèse s’appuie sur le fait qu’il a été retrouvé au moment de la découverte une grosse pierre placée sur un trou pratiqué dans la coque ; elle aurait été mise pour lester et couler cette embarcation.

Des fouilles actuelles dans l’ouest de la commune, réalisées dans le cadre de la construction d’une pisciculture, confirment cette présence ancienne, la datant du mésolithique. Enfin, de nombreuses grottes existent au lieu-dit du Dérivant dans une falaise à proximité immédiate de la Charente. Elles ont été occupées au néolithique, quelques traces témoignant de cette époque ayant été découvert au début du 20ème siècle.

En passant par l’époque gallo-romaine 

La présence pendant la période gallo-romaine est confirmée à plusieurs endroits de la commune et certains noms de secteur en sont les témoins : Les mas au nord, Le mas des rouches au sud-est, …. La présence de la voie gallo-romaine du chemin Boisne au sud de la commune avec un puits et un pont romain illustre également cette présence. Les découvertes récentes pendant les fouilles archéologiques du site futur de la pisciculture ont montré un site gallo-romain de première importance.

Du moyen-âge à nos jours

La commune a eu une histoire dense car c’était une seigneurie plutôt riche. La présence des vignes pour la production d’eau-de-vie de Cognac mais aussi la Charente avec le transport fluvial ont de tout temps attiré les habitants et permis de générer des profits. Dès le moyen-âge, le sieur Ollivier de Bourg-Charente est un homme important du territoire. La chatellenie passera de main en main jusqu’au percepteur de François Ier, Artus Gouffier. La Guerre de cent ans a laissé des traces avec une occupation anglaise longue. Le château a été prison d’État pendant la Révolution (voir plus loin).

La vie paysanne à Bourg-Charente est plus agréable que dans certains autres territoires et confère à la paroisse (alors étendue sur une partie de Gensac et Chassors) un dynamisme important.

L’homme et le fleuve

Comme son nom l’indique, notre commune a toujours eu des liens privilégiés avec ce fleuve. Depuis la naissance de la Terre jusqu’à nos jours, les deux histoires se  suivent avec une complicité étonnante. Du chemin de halage aux gabares mais aussi la construction du pont à la fin du 19ème siècle ont ponctué l’histoire. La commune étant  présente sur les deux rives, de nombreuses histoires demeurent sur les gens de « l’autre côté de l’eau » notamment toutes leurs difficultés avec le passage à bac à payer pour se rendre à l’église, au cimetière ou à l’école.

Le Cognac, Le Pineau et Le Grand Marnier

La commune de Bourg-Charente a la particularité d’avoir trois crus présents sur son territoire. La moitié sud à partir du fleuve est en Grande Champagne, la moitié nord en Petite Champagne et une parcelle, aujourd’hui non cultivée, en Fins Bois. Cette viticulture a beaucoup d’influence sur le patrimoine avec la présence de fermes viticoles typiques avec cour fermée de hauts murs et d’un porche. De même, on note la présence de chais sur les bords de Charente permettant autrefois le transport des fûts par les gabares.

À noter que la maison Marnier Lapostolle qui produit le Grand Marnier est située sur la commune au château de Bourg-Charente. Cette entreprise est en pleine expansion et a construirt une nouvelle distillerie destinée à la production de liqueur d’orange amère, ingrédient de sa célèbre liqueur.

Il y a aussi la présence d’un producteur de pineau : la maison Pautier.

Environnement

La commune gère ses espaces verts de manière différenciées. Les broyages de bord de route sont réalisés de façon à préserver la faune et la flore.


Patrimoine et Urbanisme

Plan Local d’Urbanisme (PLU)

La commune s’est lancée dans l’élaboration d’un Plan Local d’Urbanisme en 2008 afin de maîtriser son développement. Les axes principaux retenus sont :

  • préservation du caractère rural
  • permettre un développement harmonieux
  • limiter les zones constructibles et les circonscrire aux villages existants
  • mettre en valeur et protéger le patrimoine paysager et architectural
  • les plans d’aménagement des nouveaux quartiers ont été dessinés par le CAUE et validés par l’ABF

Enfin, le conseil municipal s’est engagé à respecter la charte paysagère et architecturale du Pays Ouest Charente-Pays du Cognac, et notamment :

  • respecter les limites de l’espace viticole. 
  • identifier et protéger le patrimoine lié à l’activité viticole 
  • identifier et protéger les chais situés à l’écart des ensembles bâtis, qui pourraient être réutilisés dans l’avenir
  • assurer l’intégration des nouvelles constructions agricoles et viticoles : 
  • préserver les franges des ensembles bâtis, les espaces de transition entre espace urbanisé et espace agricole ou naturel : les couronnes de jardins qui entourent les ensembles bâtis, les vergers en limite de village.
  • stopper l’urbanisation linéaire le long des routes et dans les vallées,
  • respecter la morphologie des bourgs et hameaux 
  • respecter l’implantation des ensembles bâtis existants : l’implantation des ensembles bâtis est en cohérence avec le site géographique. Les extensions ne doivent pas être en contradiction avec ces implantations.
  • réinvestir les bourg et hameaux 
  • reconnaître les lieux de mémoire et les identités culturelles

Fleurissement

La commune a débuté en 2008 un programme pluri-annuel d’embellissement et de mise en valeur du patrimoine paysager. Après une étude menée par un architecte paysagiste, la commune s’est engagée dans un programme de « reconquête des paysages ».

Ainsi, le jardin de la mairie a entièrement été refait. Des squares paysagés ont été créés et les initiatives privées soutenues comme celle des habitants du village de Margonnet. La commune participe tous les ans au concours de fleurissement et est primée régulièrement.

Église

Sur la rive opposée, s’élève l’église paroissiale au milieu du village. Située au carrefour des routes menant à Tilloux, Veillard, Moulineuf, … elle ne se trouve que confortée dans son rôle de lien entre Dieu et les hommes.  Après avoir appartenue au diocèse de Saintes, cette modeste église de village fut donnée à l’abbaye de Savigny à la fin du XIème siècle. Celle-ci y installa un prieuré bénédictin dont quelques bâtiments contigus subsistent encore, appelés « le Prieuré ». Rebâtie dans le troisième quart du XIIème siècle, elle n’a que très peu souffert au cours des guerres du moyen-âge. Elle n’a jamais été remaniée depuis sa construction si ce n’est son clocher sans caractère et mal reconstruit au 17ème siècle. Établie au bord de l’eau comme on avait coutume de le faire par simple nécessité pratique, le prieuré revêtait une importance particulière. Le fait que l’église fut longtemps conventuelle explique le lieu-dit et le nom d’ « Allée des prêtres » que l’on donne encore à la ruelle qui, de l’église aboutit à la Charente : la tradition veut que cette ruelle servait aux prêtres pour se rendre au château.

À la fin du siècle dernier, on pouvait admirer quelques tableaux dont « Notre Seigneur et l’Ange Gabriel », « Saint Pierre »,  » L’Assomption de la Vierge » et « Saint Jean Baptiste ». A cette même époque, les vitraux représentaient les armoiries des seigneurs de Bourg-Charente. Quelques seigneurs de Bourg-Charente, de Tilloux et de Moulineuf ont été enterrés dans l’église. Appartenant aux monuments historiques depuis 1913, certains l’ont définie ainsi : « la pureté, la simplicité et la grâce en sont admirables et nombreux sont les visiteurs de ce pur joyau roman ». Petit modèle de l’église de Châtres, dont elle en a inspiré le style, elle est construite sur la mode inspirée dans le Val de Charente par la cathédrale d’Angoulême. On peut remarquer non seulement l’élégance de la façade mais aussi la pureté de l’abside circulaire dont toute l’ornementation est extérieure et partagée en six compartiments par des colonnes qui s’élèvent jusqu’à la corniche rehaussée de modillons. Sur la façade, les trois arcs du rez-de-chaussée sont sobrement soulignés de pointes de diamant ; mais au premier étage, les étroites arcatures sont sculptées de motifs géométriques directement inspirés de la décoration abstraite des croix et des manuscrits d’Irlande, tels le « Livre de Kells » ou le « Livre de Durnan » car les moines irlandais illustrèrent, du VIIème au Xème siècle les pages de maints psautiers qui ont inspiré les artistes romans. 

Cette église est en forme de croix latine et composée d’une nef à deux coupoles, d’un transept voûté en berceau, avec absidioles dans les croisillons et coupole à leur intersection. Ces deux voûtes, qui symbolisent le ciel et Dieu, seraient inspirées, selon les historiens, par les coupoles de Sainte Sophie et de la mosquée bleue de Constantinople. Sur le mur Nord de la nef, une fresque du XIIIème siècle, en mauvais état, représentant l’ « Adoration des Mages » complète une construction à la fois somptueuse et élégante. L’intérieur de l’église a été restaurée entre le 19ème et le 20ème siècle. A cette occasion, le chemin de croix a été lui aussi restauré et il s’avère être d’une valeur importante et un des plus beaux de la région. 


Château de Bourg

Les vestiges d’un ancien château fort au Dérivant et l’histoire qui lui est associé font de Bourg-Charente une châtellenie très ancienne ayant une importance particulière dans la région. Elle s’étendait sur la paroisse de Bourg-Charente et comprenait aussi plusieurs villages de la paroisse de Gensac ainsi que la paroisse entière de Chassors.  Elle remonte au Xème siècle et c’est un seigneur de Bourg-Charente qui fonda l’abbaye de Châtres de 975 à 1001. Au moyen-âge, elle possédait un château qu’on qualifiait de forteresse.

Comme si une tradition existait, un autre de ses possesseurs, Bertrand de Bourg, fit don à la même abbaye des dîmes de la Villa Molis (Moulineuf). 

En 1262, le seigneur de Bourg-Charente s’appelait Ollivier. Jean de Bourg, chevalier, seigneur dudit lieu avoua le 15 juillet 1415 « tenir de monseigneur le duc d’Orléans, comme ayant le bail et le gouvernement de monseigneur son frère, comte d’Angoulême, à cause de son chatel de Merpins, le château et forteresse dudit lieu de Bourg, ses appartenances et ses dépendances ». Après les vissicitudes de l’armée anglaise et les passages difficiles de l’histoire française durant cette période, l’occupation anglaise ne se termina définitivement qu’en 1445. En 1515, le duc de Savoie devint Roi sous le nom de François Ier. Il donna alors la terre de Bourg à son ancien gouverneur Artus Gouffier. En 1607, la terre de Bourg passa dans les mains de Pons de Pons, issu de l’illustre famille saintongeaise de ce nom, ancien page du Roi François Ier. Il fit bâtir un château sur l’autre côté de la Charente et laissa les ruines de la forteresse féodale. C’est sur demande de M. de Pons que le Roi Louis XIII créa, au mois de mai 1620, les foires de Bourg. 

Le château fut vendu en 1711 à MM Rambaud et Salomon. La famille Salomon vendit le château de Bourg en 1767 au marquis de Girac mais elle se réserva Cressé, Moulineuf et Veillard. Messire Salomon fut inhumé au cimetière de Bourg le 8 janvier 1779 à 77 ans. Les intendances ayant été supprimées, M. de Néville vint à Bourg en 1790. Il émigra et le château fut saisie ainsi que sa bibliothèque le 14 ventôse an II. Le château devint prison d’Etat puis fut vendu. Plusieurs traces de ces prisonniers anglais existent sur la commune et notamment une inscription sur une pierre située à Foussant.

Vers 1900, M. Alexandre Pellisson, négociant à Cognac s’en rendit acquéreur et y fit transporter la cheminée de chateau de Bouteville. Le château passa ensuite dans les mains de la société Marnier-Lapostolle vers 1930.

Château de Tilloux

 Le château de Tilloux est une construction moderne édifiée en 1872. Cette construction a remplacé un ancien château, siège d’une seigneurie dont les possesseurs, à la fin du seizième siècle, étaient Jean Vinsonneau, écuyer, sieur de Lapéruse, et Jeanne Geoffrion, son épouse. Ils ont eu deux filles : Jacquette et Marie. La terre de Tilloux comprenait alors le château et ses « pré clotûres », des terres, des vignes, une garenne et des moulins. Il est probable que la construction moderne a remplacé la bâtisse située au logis de Tilloux où il demeure des caves voûtées et un puits très ancien.

Château de Cressé

Le château de Cressé a été édifié par Mme Martell à la fin du 19ème siècle. Il présente une architecture extrêmement élégante. Auparavant se trouvait un château dans le même secteur comme en témoigne d’anciens écrits.

Les moulins

La présence sur la commune de la Charente et d’une rivière Le Romède a été propice à l’installation de moulins à eau. Le lieu dit Moulineuf tire son nom de la présence d’un moulin important sur la Charente dont il ne reste pas trace. La rivière Le Romède alimentée par une résurgence de grande qualité (qui sert aujourd’hui à l’alimentation en eau potable de 8000 habitants) avec un débit satisfaisant est un élément structurant du paysage et du patrimoine de la commune. Très tôt, des moulins se sont construits sur ce cours d’eau. On dénombre pas moins de cinq moulins sur l’ensemble de son linéaire.  

Les logis

La commune possède nombreux logis construits aux années de prospérité du cognac. Des villages portent le nom de logis comme : « le logis de Tilloux ». On trouve également de très nombreux porches de fermes avec ses logis. La présence du cognac a façonné l’architecture locale. Les fermes charentaises typiques sont nombreuses.

Le patrimoine vernaculaire

La commune de Bourg-Charente possède un très riche patrimoine avec des fours à pain de village ou privé, des puits publics, des fontaines, des porches et des maisons de maîtres. Près de 50 éléments sont notés pour être protégés dans le PLU.

 Le livre de la mairie est en vente à 20 euros.

Contact

Mairie de Bourg-Charente
6 Rue des Maillocheaux
16200 Bourg-Charente

Téléphone : 05 45 81 30 25
Email : mairie@bourg-charente.fr

Horaires

Horaires : Ouverture au Public :
Lundi : 13h30-18h00
Mercredi : 13h30-19h00
Vendredi : 13h30-18h00